Comme on le dit bien souvent, l’habit ne fait pas le sorcier. Et cette expression sied parfaitement bien à Bartholomeus. Il faut dire qu’il ne fait rien non plus pour afficher la moindre de ses idées, la moindre de ses opinions. Extérieurement, il reste souvent neutre. Si vous voulez quelqu’un qui prenne votre parti, n’allez certainement pas vers lui, il risque de vous ignorer complètement, ou de faire semblant d’accepter avant de vous lâcher sans aucun remords. A moins que vous ne soyez très proche de lui, il ne risque pas de vous être très loyal, sa personne passera avant sans aucun doute. Et autant vous dire de suite qu’il n’est pas des plus évident de réussir à avoir son amitié. Pas impossible, mais il faut savoir s’y prendre car comme pour beaucoup de choses, Bartholomeus a des exigences. C’est plus fort que lui. On pourrait dire de lui qu’il est maniaque, même un peu trop pour que cela soit une qualité. Il ne se plaindra jamais à voix haute de quoique ce soit, mais il ne se gênera certainement pas pour remettre les choses derrière vous dès qu’il le pourra. Il déteste lorsque quelque chose n’est pas à sa place, ou tout simplement quand quelque chose ne marche pas comme prévu.

Dans le cas inverse, il ne sera peut-être pas perdu comme le serait certaines personnes, mais il laissera libre cours à sa mauvaise humeur, qui se traduira en sarcasmes et autres piques dans le genre. Dans ces moments-là, il vaudra mieux ne pas lui adresser la parole. Et attendre que l’orage passe. Ceci étant dit, bien que généralement taciturne, et ne se faisant entendre que lorsqu’on le lui demande clairement, il garde toujours un certain sarcasme, derrière lequel il semble se cacher continuellement. Un bouclier qui lui fut utile plus d’une fois lors de sa courte vie, étant donné qu’il s’agit généralement d’un de ses seuls moyens de défense. Bien qu’il ne soit certainement pas peu doué en Sortilèges, étant de nature plutôt réfléchie, il ne se mettra certainement pas à lancer un quelconque sort à n’importe qui pour pouvoir se défendre ou se venger.

Heureusement, il est de nature plutôt patiente, même s’il ne le montre pas spécialement. A vrai dire, il ne montre pas énormément de choses, sans pourtant se renfermer complètement dans son coin et être introverti. Il ne rechigne pas la compagnie des autres, à vrai dire elle lui est plutôt indifférente, et sait se tenir quand il le faut. Peut-être même un peu trop bien pour que cela puisse être naturel. Dans sa manière de se tenir, de marcher, ses gestes, tout semble être calculé pour être parfait, suivant sa propre définition. Mais une nouvelle fois, tout est sensé aller comme il le souhaite. Mais au fond de lui, s’il agit de la sorte, c’est tout simplement pour pouvoir se rassurer lui-même. Et combler un certain manque de confiance en soi qu’il ne laisse pas apparent, ou du moins fais tout ce qu’il peut pour ne pas le laisser entrevoir, quitte à se faire passer pour quelqu’un de désagréable.

L’opinion que l’on peut avoir de lui le laisse généralement indifférent. Tout simplement parce qu’il ne voit pas l’utilité de se créer une source de problèmes en plus. Et qu’il porte plus d’importance à son avis que celui des autres. Cependant, bien qu’il ne soit pas vraiment de nature susceptible, il y a un seul sujet qu’il vaut mieux éviter : tout ce qui touche à sa famille. Il risquerait de se braquer ou tout simplement d’être une nouvelle fois plus cynique qu’à son habitude. Ce qui est certain, c’est que vous ne monterez certainement pas dans son estime.

Bartholomeus a un physique qu’il est assez difficile d’oublier, ou en tout cas de passer à côté sans y faire attention. Non pas par sa taille, son mètre 79 n’étant pas des plus imposants, ni par sa corpulence, mais plutôt par sa chevelure et son regard. Il faut dire que pour les cheveux, il n’a pas fait du tout dans le classique. Bon il y a pire, admettons, mais ses deux mèches noires sur le devant, plus longues que le reste, et ses cheveux blond tendant vers le vert à leur bout, ainsi que tous ses accessoires pour cheveux, des triangles dorés, attirent le regard. Tout comme ses yeux, vert émeraude, perçants, qui risquent de se poser sur vous au moment où vous vous y attendez le moins. Hormis ces deux points, son physique n’a pas grand-chose d’extraordinaire.

Bien évidemment, au niveau de son habillement, du point de vue du Sorcier, il ne porte rien de bien choquant. Ayant une préférence pour le bleu foncé, ainsi que le mauve, il ne sera pas rare, bien au contraire de le voir porter des capes de cette couleur, pratiquement toujours ornées d’un fermoir de valeur, non pas spécialement pour s’afficher, mais tout simplement parce qu’il les trouve plus grand, et donc par conséquent, plus rapides et simple à fermer. Autant ne pas se casser la tête et prendre ce qu’il y a de plus pratique lorsque l’on a les moyens.

De par son comportement bien souvent maniaque, cela ne vous surprendra donc sûrement pas de savoir que ses vêtements n’échappent pas à sa fièvre psychorigide du matin. Mettant généralement une bonne demi-heure pour les choisir, il le fait avec soin, et tient particulièrement à ce qu’aucun pli indésirable ne fasse surface. Dans le cas inverse, il tapera dessus jusqu’à ce qu’il décide de partir, et s’il est trop réticent, il changera de vêtement tout simplement. Non mais ce n’est certainement pas une bête chemise qui lui tiendra tête, oh.

De temps à autre, il lui arrive de mettre des lunettes – dans des cas extrêmes généralement-, n’aimant pas spécialement les porter, tout simplement par peur de les oublier quelque part, de les casser, ou encore parce qu’il passerait sa vie à nettoyer les verres s’il les portait constamment. Et puis il faut bien avouer aussi qu’il ne trouve pas ça spécialement esthétique sur lui. Donc vu qu’il n’en n’a pas spécialement besoin, il préfère éviter de les porter.

Mis à part ça, il n’y a pas grand-chose d’autre à dire sur la personne. Peut-être son expression faciale, ou son sourire plus particulièrement attirera votre attention lors des conversations, n’ayant, il faut bien l’admettre, pas le sourire le plus sympathique de la planète. Mais après tout, ce n’est pas vraiment de sa faute. Si vous voulez apprendre à le connaître, se limiter à son apparence ne vous suffira certainement pas, mais ça vous vous en doutez bien.

Bartholomeus est issu d’une famille de Sang Pur, ses parents, Baile et Intya Linewood  étant tous deux sorciers. Il eut un grand frère, d’un an son aîné : Iudas ainsi qu’une petite sœur, de deux ans sa cadette :  Florentia. Quoiqu’il en soit, il a, semblerait-il, été longuement considéré comme étant le vilain petit canard de la famille, durant son enfance. Non pas qu’on le blâmait spécialement, simplement que l’on faisait nettement plus attention à son frère. Et le fait que Mr et Mme Linewood prêtèrent une attention particulière à leur petite dernière aussi, ne sembla pas déranger le moins du monde le jeune sorcier. Bartholomeus, à l’époque était un enfant plutôt calme, qui se calquait sur son frère, se disant que si une si grande partie de l’attention parentale était concentrée sur lui, c’était pour une bonne raison. Il n’était absolument pas difficile à vivre, il faisait ce qu’on lui demandait du mieux qu’il le pouvait et semblait apprendre assez vite les manières qu’on voulait lui inculquer. En bref, la famille semblait suivre son cours calmement, sans qu’il n’y ait trop de problèmes. L’aîné, Iudas avait intégré Poudlard, Bartholomeus venait de recevoir sa lettre d’admission à l’école, restait la dernière, Florentia qui, à la plus grande inquiétude de ses parents, n’avait toujours démontré aucun signe de quelconque magie. Et la sentence tomba le dernier été avant la première rentrée de Bartholomeus. Elle devait être une Cracmol, ce n’était pas possible autrement. Ces deux mois durent être pour la jeune fille les pires qu’elle ait pu connaître. Durant ce court laps de temps elle passa du statut de cadette adorée et protégée à déshonneur de la famille. Ce qui eut pour conséquence qu’elle se mura dans un silence total, refusant de répondre et de parler à qui que ce soit, excepté Bartholomeus. Il semblait être le seul à avoir encore grâce aux yeux de la jeune fille, l’aîné ne se préoccupant pas spécialement de sa sœur non plus, préférant adopter la même attitude que celle de ses parents.

Quoiqu’il en soi, bien que Bartholomeus et Florentia s’étaient on ne peut plus rapprochés durant ces vacances, il fallut bien que le plus âgés de deux laisse l’autre afin de suivre ses cours. Le jeune blond intégra la maison des Bleu et Bronze, commençant sa scolarité, avec un certain enthousiasme modérément dissimulé. Ses quatre premières années se passèrent sans aucuns soucis, rentrant chez lui dès qu’il le pouvait, plus pour revoir sa sœur qu’autre chose, se sentant quand même un peu coupable de l’abandonner plusieurs fois par ans, durant de longs laps de temps, même s’il s’évertuait à lui rédiger des lettres plusieurs fois par semaine, y joignant de temps à autres des souvenirs de Pré-au-Lard ou autre. Savoir quoi mettre de neuf dans ses lettres à chaque fois était un assez gros challenge, mais il n’avait jamais manqué à l’appel, inventant parfois ou extrapolant des histoires espérant à chaque fois faire naître un sourire, même maigre sur ses lèvres. Cependant, au cours de sa cinquième année, entre Noël et Pâques, il cessa d’avoir une quelconque nouvelle de sa part. Il ne démordit pas pour autant, continuant de lui envoyer des lettres dans lesquelles il essayait de cacher son inquiétude, mais n’obtint jamais de réponse. N’en pouvant plus, après avoir questionné son frère, qui ne savait rien sur le sujet, il se décida à demander à ses parents, via une lettre. La réponse ne tarda pas, deux-trois jours, ce qui était en soi un exploit. Mais il n’obtint pas une réponse à proprement parler. Ils lui disaient simplement qu’ils lui expliqueraient la situation durant les vacances, et que Florentia n’était pas en état de lui répondre actuellement.

Ce fut donc avec une certaine impatience qu’il attendit le congé, négligeant légèrement ses études à ce moment-là, sans pour autant se laisser sombrer totalement. Et une fois qu’il put enfin revenir chez lui, la nouvelle lui arriva un peu comme une claque dans la figure. « Florentia est internée à Sainte-Mangouste. Nous lui rendrons visite dans la semaine. » Rien de plus sur le sujet. Bartholomeus essaya bien de soutirer quelques informations de plus auprès de ses parents, mais sans aucun succès. Il aurait bien voulu rendre visite plus tôt à sa sœur, trépignant chaque jour en attendant, tournant à la limite en rond dans sa chambre, mais vivant encore sous le toit de ses parents et n’étant pas encore majeur, il lui était impossible de le faire. Alors il fit ce qu’il avait toujours fait, même si c’était inutile : il continuait de lui écrire des lettres. Même le matin de leur départ vers l’hôpital. Sauf que cette fois-ci, il la lui donna en main propre, ce qui ne manqua pas de faire sourire une des infirmières présente, à qui la pile de lettre à côté de Florentia n’avait pas dû passer inaperçue. Bien qu’ils ne restèrent pas très longtemps, une heure tout au plus, et qu’elle refusa obstinément de parler, cela suffit à rassurer le jeune homme : elle n’avait pas l’air en si mauvais état que ça, bien que personne n’avait l’air de vouloir lui dire ce dont elle souffrait.

Il reprit donc son train de vie plus ou moins habituel, en tout cas en ce qui concernait les études, et ses lettres. Ses études se passèrent sans aucun accroc particulier, sans qu’il n’ait non plus des notes mirobolantes, mais au moins, il eut la moyenne, que ce soit pour ses BUSEs ou ses ASPICs. Une fois ses études finies, il put passer plus régulièrement voir sa sœur, lui envoyant par conséquent moins de lettres. Cependant, l’année de ses 21 ans, sa vie bascula une nouvelle fois. Peut-être même encore plus que 6 ans auparavant. Il a pourtant suffit d’une nuit, d’une seule pour changer son destin, et ce, peut-être pas en positif. Une nuit, alors qu’il s’apprêtait à s’endormir, un cri retentit dans la demeure complètement silencieuse. Bartholomeus, fût malheureusement pour lui, le premier à arriver à la source, qui n’était plus en l’occurrence. Iudas, ou plutôt son corps, se trouvait en bas des escaliers, contre le mur non loin. Sans doute qu’il était tombé en arrière, et dans sa chute, s’était tapé la tête contre le mur en question. Ceci dit, ce ne fut absolument pas le scénario qui traversa le père du blond, une fois qu’il fut arrivé sur les lieux lui aussi, en compagnie de sa femme. Durant quelques instants, un silence complet s’était installé, personne n’osant parler, fixant tous Iudas, avant que Baile Linewood ne reprenne ses esprits et ne réagisse, poussant Bartholomeus hors de son chemin, dévalant les escaliers pour pouvoir essayer de faire quelque chose, s’il en était encore temps. En vain. Alors que sa mère commençait à se lamenter –avec raison-  Bartholomeus lui, n’avait pas bougé d’un poil, restant là, sans pouvoir lever les yeux de son frère, de son cher frère, qui ne lui était peut-être pas aussi cher que sa sœur, mais qui avait toujours été pour lui un modèle.

Puis il finit par croiser le regard de son père. Qui lança l’interrogation –ressemblant nettement plus à une affirmation vu le ton utilisé- qui fâcha : « -C’est toi ? » Inutile d’en rajouter plus, ce n’était pas nécessaire. Mais un silence refit son apparition, beaucoup plus lourd cette fois-ci. Le blond se serait reçu un stupéfix qu’il n’aurait pas réagi autrement. Il se contenta de le regarder, complètement éberlué durant quelques minutes, ne sachant répondre, jusqu’à ce que sa mère se mette à pleurer bruyamment, où il se contenta de nier les faits d’un geste de la tête. Ce qui n’eut bien évidemment pas l’air de convaincre son père. Ni sa mère d’ailleurs, mais ils ne pouvaient pas faire grand-chose d’autre sur l’instant. Les jours, et même les semaines qui suivirent ressemblèrent plus à un enfer qu’autre chose. Cela aurait pu passer inaperçu. Si seulement sa mère n’en avait pas fait tout un foin et ne se s’était pas sentie obligée de raconter l’histoire à sa sauce. Et par hasard, le fils dont elle n’avait jamais eu à dire grand-chose, elle se souvenait brusquement que lors de son enfance, il agissait parfois violemment. Et petit à petit, toutes les personnes autour de Bartholomeus se mirent à le regarder de travers, à douter de lui. Toutes, sauf une. Florentia. Malgré ce qui leur était tombé dessus, il avait continué à lui rendre visite, et elle semblait être la seule personne à le croire totalement innocent. Autant dire qu’à la demeure, ce n’était certainement pas la joie qui régnait. Mais la vie ne pouvait pas s’arrêter là, en tout cas, pas pour lui, il lui fallait passer outre, et trouver un moyen de continuer. Depuis ce jour, Bartholomeus préféra ignorer toute question sur le sujet, quelle qu’elle soit, prenant de temps à autre le sarcasme comme défense, ce qui il doit bien l’admettre a l’air de marcher pas mal. Même si cela ne l’aide pas vraiment à se faire bien voir de tout le monde, au fond, il s’en contrefiche pas mal, la seule personne dont l’opinion compte vraiment pour lui, lui fait confiance. Enfin. Afin de se changer les idées, et surtout d’environnement, le blond se bougea un peu, afin de trouver du travail, et réussi à trouver son bonheur, une place, rien que pour lui –ou pas.- l’attendait à Poudlard. Certes, cela l’éloignait une fois de plus de sa sœur, mais c’était mieux que rien, et il pourrait toujours lui envoyer des lettres.