the world's spinning out of control

C'était difficile d'être en cinquième année.
Pearl devait commencer à penser à son avenir... Avant, le choix était simple : maîtresse du monde. Maintenant, c'était un peu plus flou. Enfin, elle allait déjà commencer par obtenir ses BUSEs, on verrait ce qu'il en est ensuite.
Elle se dirigeait vers la bibliothèque. Peut-être que cette idée de devoir penser à son avenir l'a fatiguée outre mesure, mais le fait est là, elle ne dormait plus beaucoup depuis quelques jours. Ce n'était pas inhabituel, elle était sensible, c'est tout. Plus sensible qu'elle n'aimerait l'admettre. Elle se glissa sans bruit dans l'immense bibliothèque du collège de magie. Chacun de ses pas résonnait et elle regardait les personnes présentes dans la salle comme pour s'excuser de sa présence.

Elle s'extirpa finalement dans la large entrée pour aller se faufiler dans les rangées étroites des étagères. Elles étaient toutes plus poussiéreuses les unes que le autres. Malgré le nombre d'étudiants qui venaient chaque jour, c'est comme si un enchantement leur avait été jeté pour qu'elle aient l'air vétustes ad vitam æternam... Cette idée en tête poussa Pearl à souffler sur les vieux livres, ce qui résulta en un nuage de poussière. Elle ne pu s'empêcher d'éternuer et bien qu'elle tenta de faire le moins de bruit possible en enfouissant son visage dans sa manche, elle regarda autour d'elle, espérant ne pas avoir dérangé les quelques étudiants présents. Elle prit une grande respiration puis se saisit finalement d'un livre sur la métamorphose. Cette matière faisait partie de ces préférées, aussi, ça aurait été une peine d'échouer dans celle-ci. Elle reverrait la base, après tout, il valait mieux se garder une vraie journée de révision pour un jour où elle se sentirait mieux.

La poufsouffle s'approcha ensuite d'une table vide. Elle décala la chaise, toujours en tentant de faire le moins de bruit possible et s'y installa. Elle posa le livre devant elle et commença à étudier.
Combien de temps était passé depuis qu'elle s'était installée ? Elle ne le savait pas. Mais elle prit conscience assez difficilement que plus son regard voyageait sur les feuilles, plus une douleur lancinante à la tête la prenait. Elle aurait pu partir à ce moment là mais elle avait l'habitude. Elle était fatiguée, c'était normal. Si elle baissait les bras à chaque fois qu'elle se sentait un peu mal, elle ne serait déjà plus à Poudlard et élèverait des moutons imaginaires dans l'arrière cour d'un hôpital psychiatrique...

Alors elle continuait, elle avait foi en sa combativité.
Mais elle déchanta quand elle commença à voir les lignes noires danser sur la feuille. Non, ça, ce n'était pas normal. Des flash noirs s'emparèrent de sa vision. Pourtant, il ne lui semblait pouvoir distinguer aucune prémonition. Peut-être était-elle trop faible pour, ne serait-ce qu'entrevoir ce que son don pouvait lui apporter à ce moment là ? Elle se sentait mal, comme si soudain une fièvre intense avait prit possession de son corps. Elle avait envie de vomir mais elle ne sentait plus son corps, elle ne pouvait pas se tenir sur ses jambes. Elle fit grincer la chaise quand, d'un coup de pied virulent elle frappa le sol pour s'écarter de sa table. Il lui semblait qu'elle suffoquait et elle avait besoin d'espace.

Elle regardait autour d'elle mais rien à faire, elle ne pouvait rien distinguer.
Elle ne voyait rien, qu'il s'agisse de « la vraie vie », de l’environnement qui l'entourait ou d'une de ses visions.
Et certaines personnes s'entêtent à appeler ça un « don » ? ...